Transition énergétique : un véritable casse-tête pour les copropriétés !
Face à la hausse des prix de l’énergie et à l’exclusion des passoires thermiques du marché locatif, la rénovation énergétique devient indispensable pour de nombreux copropriétaires. Pourtant, certains hésitent à se lancer face au coût des travaux et aux difficultés pour les mener à bien.
Des copropriétés qui tardent à être rénovées
Obstacles administratifs, reste à charge trop élevé… si la rénovation énergétique d’un appartement ou d’une copropriété n’est pas impossible à entreprendre, cela ressemble beaucoup à un parcours du combattant. Si ces difficultés ne datent pas d’hier, elles ont aujourd’hui un impact bien plus important avec l’augmentation des prix de l’énergie et l’adoption de la loi Climat et Résilience, qui interdit progressivement les passoires thermiques à la location. Or, sur les près de 10 millions de logements situés dans des copropriétés, environ 1 million sont des passoires thermiques, c’est-à-dire des biens classés F ou G au DPE (Diagnostic de Performance Energétique). Parmi ces biens énergivores, seulement 40 006 ont été rénovés en 2022 grâce aux aides aux copropriétés, selon l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat). Il y a pourtant urgence puisque de nouvelles obligations vont bientôt s’appliquer aux copropriétés, notamment l’établissement d’un Diagnostic Technique Global (DTG), un plan pluriannuel de travaux (dès 2023 pour les copropriétés de plus de 200 lots) et un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) collectif. Ce dernier sera en vigueur dès 2024 pour les copropriétés de plus de 200 lots. Celles de plus de 50 lots seront concernées en 2025… puis les autres en 2026.
En 2024, les copropriétés de plus de 200 lots devront faire établir un DPE collectif.
Rénover une copropriété : des démarches trop longues
Si la rénovation énergétique des copropriétés n’est pas aussi rapide que l’aurait espéré l’exécutif, c’est en partie dû à un processus considéré comme trop long par les copropriétaires et les syndics. Entre le lancement de l’audit et le début des travaux, il faut patienter plusieurs années. De plus, les projets sont trop souvent bloqués en assemblée générale en raison d’une majorité insuffisante. Conséquence directe ou non, d’après la dernière enquête menée par Hellio auprès des copropriétés et copropriétaires, seuls 37 % d’entre eux ont réalisé l’audit énergétique de leur appartement ou de leur copropriété, en vue de réaliser des travaux de rénovation énergétique pour 46 % d’entre eux. De plus, 60 % n’envisagent pas la réalisation de travaux de rénovation énergétique pour leur copropriété. Pour lever ce frein, le gouvernement envisage de faire évoluer la loi en faisant passer le quorum permettant de déclencher les travaux des deux tiers à « seulement » la moitié des copropriétaires.
Un reste à charge trop élevé pour les copropriétaires
Si les démarches pour réaliser des travaux de rénovation énergétique sont considérées comme étant trop longues et complexes, c’est bien le coût de ces travaux qui est le principal frein à leur réalisation. En effet, selon l’enquête d’Hellio, ils sont jugés trop chers pour 81 % des copropriétés et copropriétaires. Ainsi, 48 % des répondants seraient prêts à consacrer un budget allant de 1 000 à 5 000 € pour rénover énergétiquement leur copropriété dans les 5 prochaines années… alors que le montant du reste à charge pour ce type d’opération se situe plutôt aux alentours de 10 000 €. Or, seuls 8 % des répondants seraient prêt à dépasser ce montant.
En outre, les copropriétaires semblent plutôt mal informés sur les aides auxquelles ils ont droit. Seule MaPrimeRénov’ est connue par la majorité des copropriétaires. Ils sont 75 % à connaître cette aide, la plus médiatisée de toutes. De son côté, l’Éco-PTZ est cité par 49 % des répondants. En revanche, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) sont connus par seulement 28 % des répondants. Enfin, les aides des collectivités locales (intercommunalités, départements…) jouissent d’une faible popularité.
MaPrimeRénov’ Copropriétés permet de financer des travaux de rénovation énergétique globale sur les parties communes.